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Dents blanches et haleine fraiche

Dents blanches et haleine fraiche

Depuis l'homme des cavernes en passant par la Chine, la Grèce antique et l'Egypte, avoir l’haleine fraiche et les dents blanches, était déjà un critère de beauté.

 Si nos hommes des cavernes s'acharnaient à utiliser leurs ongles, des feuilles mortes et des morceaux de bois pour enlever les résidus alimentaires incrustés dans la denture, c'était très certainement par soucis de bien-être mais peut-être aussi et déjà, par soucis d'élégance.

 Bien que la "technique de l'ongle" soit encore exploitée de nos jours, c'est au Mésopotamiens que l'on doit l'usage des cure-dents qu'ils fabriquaient en métal précieux pour les plus nantis.

 Il fallut attendre les médecins Chinois pour comprendre que l'hygiène dentaire contribuait largement à la beauté du sourire et qu’avoir une haleine fraiche et dents blanches, était le résultat d'une bonne santé buccale.
Les dentistes préconisèrent donc les bains de bouche d'urine d'enfant pour soigner les gingivites et conseillèrent vivement de se frotter les dents avec des excréments de chauve-souris pour les blanchir! Une nouvelle technique de soins dentaires était née, et se mit à parcourir le monde.

Les Egyptiens adoptèrent ces chinoiseries à leurs manières, affirmant que l'urine devait être utilisée pour se laver les dents. Les crottes de chauve-souris seraient remplacées par le safran, le miel ou les oignons frais, pour soigner les infections buccales.
Quand aux Romains, leurs méthodes firent légion. Leurs invasions fréquentes permirent de ramener quelques esclaves Grecs qui se spécialisèrent rapidement dans l'art de la médecine dentaire. À Rome, le dentiste était donc Grec. Partisant des méthodes chinoises, ces esclaves patentés y ajoutèrent cependant une petite nuance: l'urine utilisée pour se laver les dents et se soigner les gingivites, se devait d’être espagnole! Ainsi, importé à grand frais de Barcelone, le pipi du toréador parcouru la méditerranée pour se vendre à prix d'or dans d'élégants vases d'albâtre, faisant la joie et la fierté des dames de la haute bourgeoisie romaine qui s'acharnaient à s'en frotter les gencives.

 Au Moyen-Age, le pipi d'Espagnol devint une denrée rare et le laisser-aller de l'hygiène buccale aboutissait souvent à un réel état de putréfaction ; on abandonnait volontiers incisives ou autres canines dans un morceau de gigot, ou dans la soupe populaire.
Seuls, quelques châtelains persistaient à se frotter les dents avec de l'urine d'Espagnol ou de bœuf, agrémentée d'un peu d'eau, et de vin. Peut-être de bière, chez nos ancêtres belges.

J’ai dit.

(Sources: "Histoire de la médecine, de la pharmacie, de l'art dentaire et de l'art vétérinaire" Albin Michel -1938).